10 raisons de te former dans le domaine de la santé mentale en ergothérapie (la dernière raison est la meilleure !)
10 raisons de se former en santé mentale et psychiatrie quand on est ergothérapeute
La santé mentale est au cœur de notre pratique en ergothérapie, mais en France, les formations dédiées semblent toujours pensées pour d’autres professions.
Résultat ?
On doit s’adapter (encore), et jongler avec des concepts qui ne collent pas toujours à notre vision holistique et on nourrit le fameux syndrome de l'imposteur dont on a déjà parlé ici.
Sans plus attendre, voici 10 raisons pour lesquelles se former en santé mentale avec des formations pensées pour nous est une évidence pour nous ergothérapeutes !
1️⃣ Parce que notre approche est unique : on le dit souvent, notre « paire de lunette ergo » est une vision 3D que les autres n’ont pas. C’est tout simplement qu’on est sortis depuis bien longtemps du modèle 2D ou biomédical !
Et… 🥁 Roulement de tambour !
Dans « modèle bio-psycho-social », il y a « psycho » !
S’intéresser à la sphère de la santé mentale est totalement en accord avec notre façon de voir la personne, au sein d’un système où de multiples facteurs sont à prendre en considération.
2️⃣ Parce que la demande augmente : les troubles psychiques sont en hausse et impactent toutes les sphères de la vie quotidienne.
On a pris conscience avec les confinements que la santé mentale, bien que peu visible quand tout va bien, était une ressource épuisable, et qu’il fallait en prendre soin.
Être bien formé-e en tant qu’ergo, c'est offrir des solutions pertinentes à tes patients qui te posent des questions (et se sentir légitimes pour le faire !)
3️⃣ Parce que se former aux concepts liés à la santé mentale permet de discuter avec nos collègues et de se comprendre : que tu sois en équipe pluridisciplinaire ou en libéral, si tu veux construire un monde dans lequel le terme « santé mentale » ne sera plus jamais associé à la peur de la folie et à la discrimination, il va falloir se serrer les coudes entre paramédicaux, soignants, thérapeutes !
Si on parle à peu près le même langage, ça peut aider 😄
4️⃣ Parce que beaucoup d’entre nous sommes confrontés à la demande croissante des patients et que se sentir démunis n’est plus acceptable : régulation émotionnelle, communication non violente, équilibre occupationnel dans l’accompagnement du burn-out, impact des pathologies psychiatriques sur le quotidien des personnes, prendre soin des personnes âgées présentant un trouble psychiatrique, aider les parents/les aidants à prendre soin de leur santé mentale… Les sujets sont nombreux et fascinants !
5️⃣ Parce que les ergothérapeutes adorent se former et se retrouver pour parler de sujets qui les animent : et on ne dit jamais « non » à une bonne occasion d’apprendre plus, de se sentir entouré par notre famille professionnelle 😊
(D’ailleurs, un projet se profile pour cette fin d’année, je n’en dis pas plus… Mais je me mords la langue !)
6️⃣ Parce j’ai plusieurs fois entendu « ce n’est pas possible de faire de la psychiatrie en libéral » : et pourquoi donc ?
Parce que tu ne te sens pas légitime, parce que tes cours sont loin, parce que tu n’est pas formée…
Même si tu exerces « uniquement » en pédiatrie, la santé mentale et la psychiatrie, tu en rencontreras : les parents au bord du burn-out parental, les dépressions post-partum, les Mamanges endeuillées, les ados en mal-être, …
Dans tous les cas, se former à ces prises en soin spécifiques en ergothérapie est possible 😊
7️⃣ Parce que la santé mentale, c’est aussi notre santé : s’informer et se former sur ces domaines, être au clair avec la santé mentale, c’est avoir des billes pour protéger ta propre santé mentale (et oui, tout le monde a une santé mentale, et celle des professionnels de santé et bien abîmée d’ailleurs ! #burnout)
Ce point numéro 6 est l’un de mes préférés, j’en ai carrément fait un slogan 😄 : « soigner les soignants, la base ! »
Si tu ne prends pas soin de toi, qui le fera ?
Et comme le premier niveau de la santé mentale selon l’OMS est la « santé mentale positive », il s’agit alors de combiner une formation et donc un apprentissage professionnelle avec un apprentissage personnel : es-tu prête à transférer tes acquis dans TON quotidien personnel ? #autoergothérapie
8️⃣ Parce que si le patient se confie à toi, lui répondre « Attendez je vais chercher un autre professionnel parce que moi j’ai mon syndrome de l’imposteur qui me gratte », ça va aider personne 😅
On a des compétences spécifiques qui méritent d’être reconnues et mises en lumière.
Une bonne formation, c'est une arme contre le syndrome de l’imposteur 🤩
9️⃣ Parce que si tu ne te formes pas, peut-être que tu passeras à côté de l’occasion de mener des ateliers de groupe vraiment chouette où la parole est reine, comme cet atelier médiatisé que j’ai organisé au Pôle Sénior près de chez moi
J’avais une séance, une seule pour réussir à ce que 12 femmes qui se connaissent à peine puissent parler d’elles, se confier sur leurs émotions, évoquer leur rapport au stress et aux maladies psychiatriques.
Autant dire que j’avais tout de même un peu de pression ! 😅
Alors, alors ?
Eh bien, cet atelier a été magique, pour elles, comme pour moi.
Leurs retours positifs et chaleureux pourraient presque occulter le fait que pendant deux heures, il a été question pour ces femmes âgées de 75 ans et plus de parler de troubles bipolaires, de dépression, de violences conjugales, de traumatismes et même de divorce.
Des sujets hautement délicats, et pourtant…
Elles avaient soif de comprendre et j’ai pu expliquer certaines notions. Mais ce que j’ai trouvé magique, c’est que mon travail n’était pas de trouver des solutions à tout ce qui était amené, mais de mettre en œuvre les conditions pour une prise de parole en confiance.
Les solutions, ce sont elles qui les ont amenées, et, comme en ETP, elles étaient totalement adaptées car ancrées dans une réalité qu’elles connaissaient toute bien, ancrées dans leur territoires et issues de leurs ressources :
- L’une a parlé du Centre Médico-Psychologique (CMP) dans lequel elle va régulièrement
- Plusieurs ont valorisé la présence d’une dame qui sortait d’hospitalisation et qui n’avait vraiment pas le moral : « Mais vous êtes venue quand même ! C’est bien ! »
- Une autre a parlé de son stress. D’ailleurs, jamais je n’aurai cru qu’on parlerait de stress dans un groupe de retraitées ! Et pourtant, ce stress était lié… à l’arrêt du travail et aux rôles sociaux bouleversés par la possibilité de pouvoir s’occuper de son petit-fils. Avait-elle envie de ce rôle de grand-mère qu’on lui assignait ? Ce qui a amené des réflexions intenses sur le thème « qu’est-ce que je veux vraiment, MOI ? »
Elles ont ri, elles se sont chambré, asticoté gentiment, elles ont parlé de leur sexualité, de la vie, de la mort, de leurs désirs, de leurs envies, de leurs espoirs et de leurs rêves.
Je n’avais plus envie de les quitter : elles représentaient à ce moment-là le cœur de l’ergothérapie en santé mentale selon moi.
Ces femmes parlaient de ce qu’elles FAISAIENT pour ÊTRE, et de comment leur être intime se répercute dans leurs actions, en prenant en compte leurs rôles sociaux, leurs obligations, leur quotidien.
Fascinant !
L’ergothérapie en santé mentale a une dimension poétique, philosophique et presque spirituelle qui résonne dans les mots, transformés en action, témoignant de ce que les humain-es font pour se sentir vivre pleinement.
Je te souhaite vraiment de mener à bien ce genre d’action de promotion de la santé mentale, et de te sentir toi aussi connectée à des femmes inspirantes en les aidant par ton savoir-faire et ton savoir-être.
🔟 Pour finir, voici mon argument suprême : se former dans les domaines de la santé mentale, et notamment aux « secrets de la médiation en ergothérapie » permet de te sentir plus légitime et donc… d’aider les gens qui en ont besoin 😍
Si tu veux en savoir plus, je partage dans ma NL tous les 15 jours des infos sur la santé mentale et le développement professionnel des ergos !
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À bientôt,
Cassandre
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